Depuis plus de deux mois mon agenda s’est dissout. D’un claquement de doigt et par décret gouvernemental, l’encre de mes rendez-vous a disparu, les pages sont devenues blanches comme des jours sans vie. Plus de concerts, plus de sorties. Puni l’artiste, adieu la date d’annif … de mon intermittence. Tout ce qui est censé me […]
Catégorie : Coin littérature
Les croquebeurs II
Mon cher Zemmour, Histoire de vous déconfiner, faites-moi donc des phrases avec ces mots et vous comprendrez votre malheur… Frontière, mur, hammam, gourbi, voile, couscous, menthe, makrout, arabe, musulman, maghrébin, bougnoule, gris, oignon, bicot, voyou, frisé, mosquée, barbe, gandoura, invasion, remplacement, prénom, Rachida, Fadéla, Jeannette, Zineb, génuflexion, sourate, immigré, ramadan, mouton, Mecque, chameau, kawa, clandestin, […]
Qu’on appelait Idir
S’il est vrai que dans la vie on part à la recherche de références pour établir sa propre carte identitaire, rarement chez moi l’homme politique a servi à bâtir un ADN potable, équilibré, intime. Par contre, c’est chez les artistes que j’ai ciselé en moi une personne que je pouvais reconnaître, qui semblait être au […]
La revanche
Comme je suis fils d’algérien, je suis en lien avec la famille du bled, des cousins que je vois tous les mois d’août et qui sont impatients de recevoir leurs trois bandes blanches made in Toulouse. Ces temps-ci, c’est eux qui appellent. Au tél, c’est l’hallu ! Ils viennent aux nouvelles du terrible virus, me demandent […]
Les croquebeurs
En ces temps d’épidémie, voici quelques réflexions tempérées sur des milieux névrosés.
La maman et le virus

Dans ce texte transmis à «Libération», le chanteur et auteur Magyd Cherfi évoque le déchirement pour sa mère, 80 ans, de devoir rester à distance des siens, et le dilemme que cela crée dans le cœur de son fils. (© Libération)
Comme une peur
L’identité, cette remarquable invention de l’homme moderne…
Ces arts, César
Cours Foresti !

Défendre Charlie Hebdo contre vents et marées, comme s’il était un bout de soi-même, un organe vital, le défendre pour se protéger soi-même des inquisiteurs de tout poil qui veulent régir, poser des lois trop rigides, établir des frontières mexicaines, des murs israéliens, des Schengen illusoires, des limites quelles qu’elles soient.
Les autruches

En vérité on veut pas savoir, on enfouit sa tête dans la semoule, la chose est trop gênante. Qui n’a pas entendu au détour d’une conversation : « Elle est tombée dans l’escalier » ?

Texte initialement paru dans Libération du 8 août 2019. Son nom sonnait comme trois syllabes confondues «kas-us-klé» ! J’avais 10 ans et j’entendais les copains – «c’est moi Cassius Clay !» comme une garantie de victoire. Choisir son nom, c’était gagner, alors, ça rouspétait sévère dans la rue, «non, c’est moi, non ! moi !» et point d’autres noms de […]
Une Algérie enfin !
« Je reste pantois devant la jeunesse algérienne. Oui, je la croyais définitivement éradiquée, je pensais que l’Algérie était devenu un pays sans jeunes, qu’elle s’était faite à l’idée de se survivre « sans » et m’y suis fait, et soudain là-voilà cette jeunesse, magnifique, flamboyante, vivante. M’étais trompé. Mais faut vous dire. Longtemps pour moi l’Algérie … »
Hapsatou

Hapsatou, oh belle courageuse, oh belle noire, oh joli prénom ! Gloire d’une France qui ne s’est pas levée pour toi. Aucun écho médiatique puissant pour dénoncer la lâcheté médiatique, aucune célébrité pour dire fuck Ardisson ! Aucun politique pour lancer un «Viva Africa» au nom des soldats noirs morts pour le pays et qu’aucune stèle digne de ce […]
Rachid Taha

Je me souviens, j’étais jeune, arabe mais français mais arabe. J’habitais les quartiers nord de Toulouse, j’aimais la France mais j’aimais l’Algérie, j’aimais Dahmane mais aussi Joe Strummer. J’aimais Charles Trenet et Bob. La littérature américaine et les poèmes Mahmoud Darwish. Mon ciel était trop large et je m’étouffais de trop de sons, c’était un […]
Johnny, plus qu’une voix

Texte initialement paru dans Libération le 6 décembre 2017 J’ai fait partie de ces ados qui, dans les années 80, se moquaient de Johnny, à cause de ses fautes de syntaxe, de grammaire, de conjugaison, que sais-je. C’étaient des années encore «politiques» et l’on portait encore à gauche. On ricanait de son inculture, on riait […]